Cécile Coulon © Laura Stevens

Cécile Coulon
Romancière prodige depuis l’adolescence, blondeur, candeur, rire tonitruant, inspirations littéraires, grand écart entre Marguerite Duras et Stephen King, Cécile Coulon détonne, ses romans et sa poésie aussi. Depuis ses seize ans, elle creuse son sillon, explore la ruralité, le corps, la sensualité et la brutalité des actes, la puissance poétique de la nature. Rien ne l’arrête, elle trace sa route. La langue des choses cachées en est la preuve.
 
« La mère connaît la langue des choses cachées. On l’appelle dans la nuit, elle vient à la tombée du jour. Elle soigne, répare ce que la folie et la fureur des hommes ont abîmé, accompagne la mort. Et elle repart avant le lever du soleil. C’est son travail. Elle transmet son don jour après jour à son fils, dans le silence. Cette nuit-là, on appelle la mère dans le hameau du Fond du Puits, et c’est le fils qui part. Pour la première fois, il est seul. Et comme toutes les premières fois, rien ne se passe comme prévu. Le fils découvre que la mère a fauté dans ce village, des années auparavant. Elle a laissé une douleur indélébile. Elle ne lui avait jamais rien dit. Le fils a jusqu’à l’aube pour réparer le mal. Comment agit-on contre sa mère, contre celle qui nous a tout appris ? Comment sait-on ce qui est juste ? »