DIMANCHE 29 JUIN
11:00
Toulouse - Librairie Ombres blanches
Mon vrai nom est Elisabeth, Adèle Yon (Le sous-sol) :
Une chercheuse craignant de devenir folle mène une enquête pour tenter de rompre le silence qui entoure la maladie de son arrière grand-mère Elisabeth, dite Betsy, diagnostiquée schizophrène, lobotomisée dans les années 1950. La narratrice ne détient sur cette femme morte avant sa naissance que quelques légendes familiales aux récits fluctuants. Une vieille dame coquette qui aimait nager, bonnet de bain en caoutchouc et saut façon grenouille, dans la piscine de la propriété de vacances familiale. Une grand-mère avec deux cavités de chaque côté du front qui accusait son petit-fils de la regarder nue à travers les murs. Une maison qui prend feu. Des grossesses non désirées. C’est à peu près tout. Les enfants d’Elisabeth ne parlent jamais de leur mère entre eux et ils n’en parlent pas à leurs enfants qui n’en parlent pas à leurs petits-enfants. “C’était un nom qu’on ne prononçait pas. Maman, c’était un non-sujet. Tu peux enregistrer ça. Maman, c’était un non-sujet.”
Mon vrai nom est Elisabeth est un premier livre poignant à la lisière de différents genres, le récit de soi, le road trip, l’essai. À travers la voix de la narratrice, les archives et les entretiens se déploient différentes histoires, celle du poids de l’hérédité, des violences faites aux femmes, de la psychiatrie de la deuxième moitié du XXe siècle, d’une famille nombreuse et bourgeoise renfermant son lot de secrets.
Julian, Fleur Pierets (La Croisée) :
En 2017, l'artiste Fleur Pierets devait épouser sa compagne Julian dans tous les pays où deux femmes étaient autorisées à se marier, soit 22 pays. Ce fut le fameux Project 22, relayé dans le monde entier. Mais après le quatrième mariage officié à Paris, le « tour du monde de l’amour » est interrompu : on décèle une tumeur fulgurante chez Julian. Elle mourra deux mois plus tard, le 22 janvier 2018. Alors Fleur prend la plume et redonne vie à la femme qu'elle a aimée, amatrice d'art, d'écologie, de drag king, tout en explorant dans un texte bouleversant émaillé d'anecdotes l'alliance sacrée de l'amour et de l'art : elle évoque les couples Susan Sontag et Annie Leibowitz, Audre Lorde et Gloria Joseph, Woolf et Sackville-West, Tennessee Williams, Barthes, Harvey Milk, Ginsberg et Orlovsky, Hujar et Wojnarowicz, Marielle Franco... Mausolée « heureux » célébrant la force des sentiments au-delà de la mort et l'engagement dans l'art, Julian est considéré comme un Année de la pensée magique LGBT.
Ce livre salué par tous est en cours d'adaptation au cinéma par Michiel et Lukhas Dhont (réalisateurs des films acclamés Girl et Close) et sera projeté au Festival de Cannes 2025.
Rencontre animée par les étudiants du Master Création littéraire
Traduction : Aurélie Delevallée
Une chercheuse craignant de devenir folle mène une enquête pour tenter de rompre le silence qui entoure la maladie de son arrière grand-mère Elisabeth, dite Betsy, diagnostiquée schizophrène, lobotomisée dans les années 1950. La narratrice ne détient sur cette femme morte avant sa naissance que quelques légendes familiales aux récits fluctuants. Une vieille dame coquette qui aimait nager, bonnet de bain en caoutchouc et saut façon grenouille, dans la piscine de la propriété de vacances familiale. Une grand-mère avec deux cavités de chaque côté du front qui accusait son petit-fils de la regarder nue à travers les murs. Une maison qui prend feu. Des grossesses non désirées. C’est à peu près tout. Les enfants d’Elisabeth ne parlent jamais de leur mère entre eux et ils n’en parlent pas à leurs enfants qui n’en parlent pas à leurs petits-enfants. “C’était un nom qu’on ne prononçait pas. Maman, c’était un non-sujet. Tu peux enregistrer ça. Maman, c’était un non-sujet.”
Mon vrai nom est Elisabeth est un premier livre poignant à la lisière de différents genres, le récit de soi, le road trip, l’essai. À travers la voix de la narratrice, les archives et les entretiens se déploient différentes histoires, celle du poids de l’hérédité, des violences faites aux femmes, de la psychiatrie de la deuxième moitié du XXe siècle, d’une famille nombreuse et bourgeoise renfermant son lot de secrets.
Julian, Fleur Pierets (La Croisée) :
En 2017, l'artiste Fleur Pierets devait épouser sa compagne Julian dans tous les pays où deux femmes étaient autorisées à se marier, soit 22 pays. Ce fut le fameux Project 22, relayé dans le monde entier. Mais après le quatrième mariage officié à Paris, le « tour du monde de l’amour » est interrompu : on décèle une tumeur fulgurante chez Julian. Elle mourra deux mois plus tard, le 22 janvier 2018. Alors Fleur prend la plume et redonne vie à la femme qu'elle a aimée, amatrice d'art, d'écologie, de drag king, tout en explorant dans un texte bouleversant émaillé d'anecdotes l'alliance sacrée de l'amour et de l'art : elle évoque les couples Susan Sontag et Annie Leibowitz, Audre Lorde et Gloria Joseph, Woolf et Sackville-West, Tennessee Williams, Barthes, Harvey Milk, Ginsberg et Orlovsky, Hujar et Wojnarowicz, Marielle Franco... Mausolée « heureux » célébrant la force des sentiments au-delà de la mort et l'engagement dans l'art, Julian est considéré comme un Année de la pensée magique LGBT.
Ce livre salué par tous est en cours d'adaptation au cinéma par Michiel et Lukhas Dhont (réalisateurs des films acclamés Girl et Close) et sera projeté au Festival de Cannes 2025.
Rencontre animée par les étudiants du Master Création littéraire
Traduction : Aurélie Delevallée